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NON à l’europe libérale

Les français se sont mobilisés nombreux ce 29 mai, et ont très largement rejeté ce projet de traité constitutionnel. Les premières analyses démontrent très clairement que c’est la mobilisation à gauche qui a permis de faire échec à ce PTC. C’est un NON antilibéral et populaire qui s’est exprimé, et qui s’oppose radicalement au Oui des classes dirigeantes.

UNE VICTOIRE DE LA D ??MOCRATIE

Il y a en effet une profonde rupture entre les classes populaires et les élites politiques, économiques et médiatiques. Face à l’unanimité des partis de gouvernement et du patronat, face à la propagande tous azimuts déversés sur les grands médias nationaux (à l’exception de l’Humanité qui a pris position pour le NON et de Marianne qui n’a pas pris parti), face à la campagne de peur et de mensonges orchestrée par le pouvoir, et face à tous ces tenants de la pensée unique réunis dans un même concert libéral : "Oui au marché, il n’y a que le marché, vive la concurrence libre et non faussées", les défenseurs d’un NON de gauche, privés de tribune médiatique, ont fait une campagne de proximité, d’information, de vérité.
Environ 900 collectifs regroupant près de 250.000 personnes se sont investis dans cette campagne pour un NON anti-libéral. C’est à cette force populaire profondément ancrée dans la France d’en bas que la victoire revient. C’est aussi grâce à Internet que les idées et les messages ont pu circuler, en dehors de tout contrôle et de toute censure.

Le SNT-CGT 46 est fier d’avoir, à son modeste niveau, ??uvré pour cette grande victoire de la démocratie. Nous avons lu le texte, nous en avons débattu, nous l’avons analysé et décortiqué pour mettre en lumière tous les dangers et les insuffisances qu’il comportait, nous avons porté la contradiction à des ministres ou anciens ministres venus en meeting dans le LOT.

ET MAINTENANT ?

Maintenant, on va pouvoir remiser le PTC au fond d’un placard, ou utiliser ce pavé de plus de 700 pages (traité + annexes + déclarations) pour caler une armoire. Les électeurs français n’en veulent pas.

Du chaos, des grandes calamités, des pluies de grenouilles annoncées par les partisans du Oui dans un odieux chantage à la peur, on ne verra rien. Ce midi on paiera encore sa baguette de pain en ???uros. Et l’union continuera de fonctionner, comme avant...

Oui, comme avant si le Président de la République et ses ministres refusent toujours aussi obstinément d’entendre la voix des français, la qualifiant simplement de vote protestataire, de mouvement d’humeur sans vouloir accepter que dans l’histoire, se sont eux, et pas les électeurs qui n’ont rien compris. Un NON anti-libéral vient de tonner dans toute la France, et Sarkosy nous propose d’enfiler le costume de Superman sauveur des français, avec toute la panoplie des mesures ultra-libérales. Il est sourd ou il fait exprès ?

Comme avant si les partis de gouvernement, PS en tête, continuent de ne pas vouloir comprendre le 21 avril, en se coupant toujours plus de leur électorat.

Comme avant si les dirigeants européens s’enferment dans leur tour d’ivoire bruxelloise en déclarant que le PTC poursuivra son processus de ratification...

Mais rien n’est inéluctable, ne les laissons pas nous voler notre victoire !

LA CONSTITUTION EST MORTE, VIVE LA CONSTITUTION !

Mais cette fois, il faudra un texte court, lisible, élaboré démocratiquement et pour protéger le peuple , pas le marché.

De cette victoire peut naître une nouvelle dynamique, un "second tour social". La mobilisation ne doit pas s’arrêter à ce scrutin. Nous devons imposer d’autres choix pour l’Europe. C’est le sens de l’engagement syndical du SNT-CGT.

Article publié le 30 mai 2005.


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