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Un ministre ne devrait pas dire cela !

La DGFiP traverse une période sombre, 13 suicides en 6 mois. Ce phénomène n’est pas propre à un service ou à une zone géographique. Il concerne toutes les classes d’âge, toutes les régions et toutes les structures de la DGFiP..
Pour rappel, à l’échelle nationale, le taux de suicide est de 13 pour 100 000 habitants selon les derniers chiffres de 2019. Ce chiffre rapporté à la situation de la DGFiP est donc préoccupant.

Alors qu’une réunion était organisée sur ce thème le mercredi 9 juillet, Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a estimé devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale le mardi 8 juillet que ces drames n’étaient pas liés à l’organisation, à la charge de travail ou au management.
« C’est une situation que nous suivons, que je n’estime pas liée à des raisons ni d’organisation, ni de charge de travail, ni de management ».

C’est simplement inadmissible de la part d’un ministre qui est censé soutenir et défendre ses agents. Dans une époque pas si lointaine, d’autres avaient fait preuve de plus d’empathie vis à vis des agents de leur ministère.

C’est nier la gravité de la situation, nier le mal-être, nier la surcharge de travail des agents et la pression exercée par la direction.

Mais c’est également à rapprocher des problèmes de consentement à l’impôt, consentement qui sert pourtant de base au contrat social. Les rapports usagers/agents ont dégénéré vers plus d’agressivité. Il n’y a qu’à lire les propos tenus sous les articles de presse relatant la souffrance des agents de la DGFiP pour s’en rendre compte. Cette situation anxiogène pour les personnels doit être dénoncée par les ministres et non minimisée.

Depuis 20 ans, la DGFiP a subi des réorganisations et des coupes claires dans ses effectifs. En tout, plus de 30.000 emplois ont été supprimés entre 2008 et 2024, soit environ un quart des effectifs initiaux.
Cette année encore, 550 suppressions de postes doivent avoir lieu, dans la continuité des années précédentes. Et d’autres suivront puisque 3.000 suppressions sont prévues entre 2023 et 2027.
Il est temps d’arrêter toutes ces suppressions d’emplois et réorganisations.

Aucune administration ne subit un tel traitement ! La DGFiP est transformée en une administration déshumanisée, maltraitante pour ses agent.es comme pour le public !

Le contexte de dénigrement permanent de la fonction publique considérée comme une charge et non comme un investissement pour le bien commun, largement relayé par des médias de masse, la perte de sens au travail suite à un empilement de restructurations, les pressions qui s’accentuent sur les personnels suite aux suppressions d’emplois et à un mode de management qui participe à la souffrance au travail sont bien de la responsabilité de l’employeur et des politiques menées.

La CGT Finances Publiques demande au ministre de revenir publiquement sur ses propos et d’apporter tout son soutien aux agentes et agents de la DGFiP.

Article publié le 15 juillet 2025.


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