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2 éclairages différents et critiques sur l’impérialisme économique et politique américain.
« LES ETATS UNIS, DE MAL EMPIRE » par Danielle BLEITRACH, Victor DEDAJ et Maxime VIVAS (Aden editeur)
Les USA jouissent d’une puissance militaire sans commune mesure avec celle du reste de la planète. C’est la base de leur développement économique, technologique, de leur enrichissement.
Mais cette armée, héritée de la lutte contre une autre superpuissance qui s’est effondrée, s’avère inadaptée au rôle de simple police dans les territoires conquis, face aux résistances des peuples. De surcroît, tandis que Bush poursuit sa politique folle destructrice, prédatrice de la planète, tous les signes du déclin de l’Empire sont réunis.
La nouveauté réside dans la résistance des peuples du sud. « Les Etats-Unis, de mal empire » est centré sur le refus des diktats néo-libéraux en Amérique latine, sur les nouvelles formes de démocratie, sur les interventions populaires massives dans l’arrière-cour US. Les gouvernements issus de cette vague choisissent des stratégies diverses mais s’épaulent dans l’endiguement. Par ailleurs, la montée en puissance de la Chine crée un tout nouveau contexte pour les résistances sud-sud.
Cela ne rend pas moins dangereux l’Empire car, malgré son enlisement en Irak, il ne renonce pas à porter partout le fer et le feu en essayant d’enrôler ses alliés. Pour cela, il conserve une véritable suprématie : celle de la communication par des réseaux d’information, un appareil à manipuler qui dicte son discours au monde entier.
Enfin, « Les Etats-Unis, de mal empire » aborde le rôle de l’Europe. Loin de constituer un contrepoids à l’hégémonie US, l’Union Européenne est caractérisée par l’acceptation du modèle économique nord-américain.
Au-delà d’une analyse géostratégique traditionnelle, « Les Etats-Unis, de mal empire » se veut une ouverture sur une perspective inédite et optimiste.
Le livre privilégie toujours les faits, souvent méconnus tant ils sont occultés par le système de propagande. Il est enrichi par plus de 200 notes pour citer les sources et pour offrir au lecteur curieux la possibilité d’accéder à des compléments d’information édifiants.
« L’EMPIRE DU MAL » par Roger MARTIN (ed. Cherche Midi)
L’histoire officielle a gravé dans le marbre le mythe d’une Amérique synonyme de démocratie, de liberté, de progrès. D’une République noble et généreuse, édifiée sur l’honnêteté, le courage.
Le cinéma a relayé cette image idyllique et contribué à imposer au peuple américain et au monde entier des stéréotypes qui ont la vie d’autant plus dure que, débarrassée de tout rival, l’Amérique est, plus que jamais, le gendarme d’un monde sans blocs, bénéficiant en outre du soutien sans faille d’une grande partie des médias étrangers.
C’est contre cette vision mythique et déformée, véritable image d’Epinal, que s’inscrit en faux L’Empire du mal ?
Assénant faits et exemples ignorés ou méconnus, exposant sous une lumière crue des événements oubliés, cachés, dénaturés ou travestis, refusant la seule mémoire des grands hommes au profit des obscurs et des sans-grade, explorant les camps de concentration de la guerre de Sécession comme les laboratoires de 1’anthrax, exhumant les souvenirs enfouis de 1’Eté rouge de 1919 ou les "émeutes zazoues" de 1943-1945, Roger Martin, tout au long des articles de son ouvrage, fait la démonstration que l’histoire américaine baigne dans une tradition dominée par l’idéologie du sang. Celui des "sous-hommes", travailleurs forcés sous contrat, Blancs, Indiens, Noirs, Mexicains, syndicalistes ou déclassés sociaux.
Article publié le 16 septembre 2005.